« Grâce au langage épuré et abstrait qu’il a adopté, Jo Fontaine propose un mode de perception où geste, regard et pensée se fondent dans un espace existentiel complexe auquel les notions de temps, de mémoire et d’environnement, sont étroitement rattachées. Mais sa sculpture ne serait pas parvenue à ce point d’accomplissement si elle avait tout ignoré de la tradition; c’est pourquoi elle exprime une nostalgie des arts dit « premiers », tout en exaltant des valeurs ouvertement modernistes. Cette dualité est frappante lorsque son vocabulaire formel adopte la forme de quelque mégalithe, stèle ou dolmen; cependant, ses schèmes plastiques n’évoquent la sculpture primitive que pour mieux l’actualiser dans notre quotidien. Car, en effet, il apparaît bien vite que le traitement des volumes et des masses trahit une esthétique moderniste mûrie et maîtrisée qui se déploie dans la géométrie rigoureuse d’un disque, la ligne pure d’une colonne, la modulation d’une installation de pierres ou les tons élémentaires des minéraux. »
un extrait de Françoise-Hélène Brou, historienne d’art